Le centre-ville de Détroit ressemble à un gros moteur qui viendrait faire fonctionner l'ensemble d'une vieille carcasse rouillée. Avec ses trois grandes tours, le downtown de Motorcity ressemble à toutes ces grandes métropoles contemporaines, où règne l'impression d'être surveillé en permanence. Les trois géants de verre et d'acier du Renaissance Center surplombent la ville entière à la manière d'un mirador. Ces tours construites dans les années 1970 par UCorp, semblent redonner un souffle nouveau à Détroit. Les buildings fleurissent, le moderne rencontre l'Art Deco, vestige d'un Détroit autrefois vigoureux. Contrairement au reste de la ville, le centre de Détroit a résisté et résiste aux catastrophes financières. Le centre-ville agit comme un organe vital pour Détroit, les âmes se pressent et se perdent dans cette immense forêt de fer et de béton.

Ici, ça sent toujours le souffre et le pneu brûlé. Les bruits sont à chaque fois les mêmes : des klaxons, des coups de frein, des moteurs qui grondent, des âmes qui hurlent et le crépitement des maisons qui s'enflamment. En dehors du centre ville, Détroit pleure de tout son coeur, son bitume s'effrite et ses murs s'effondrent. Il y a quelque chose d'apocalyptique, comme si une grosse tempête avait tout balayé sur son chemin, emportant avec elle toute la lumière de la ville. L'herbe y remplace le macadam, les maisons abandonnées sont pillées, détruites et parfois même, brûlées. C'est un Détroit sauvage, où le plus fort gagne dans cette jungle grisâtre.